Hinatea a 21 ans et est diplômée de l’Université de Montréal en relations internationales. Passionnée par les enjeux diplomatiques, sécuritaires et par le droit international, elle est actuellement en année sabbatique afin de réaliser un stage. Etant une de mes meilleures amies, nous avons échangé il y a quelques semaines à propos d’une éventuelle contribution à Women of the World. Alors, récemment sensibilisée sur l’hygiène féminine, elle a décidé de partager son expérience.  


La contraception féminine est un sujet quotidien, et pourtant on semble très peu informés sur le sujet, que ce soit les hommes ou les femmes. 

Dans nos cours de Sciences de la Vie et de la Terre on nous parle bien du préservatif mais très peu voire pas du tout du reste : pilule, implant, stérilet, etc. Alors on ne prend pas forcément le temps de comprendre, d’écouter son corps, d’essayer, de parler avec son/sa partenaire, son médecin… Et c’est là qu’on se trompe.

Personnellement, étant en couple, je me sentais obligée de prendre une contraception. Pour ne pas avoir d’enfant mais aussi pour des raisons de facilité parce qu’en couple, à la longue, un préservatif c’est chiant. Et cette pression elle ne vient pas de l’extérieur, mais bien de moi. C’est moi qui me suis convaincue qu’il fallait que ça soit comme ça, parce qu’on fonctionne comme ça dans la société, et parler contraception avec son copain/sa copine, ça reste gênant. 

Je n’ai pas pris le temps d’écouter mon corps qui me disait que ma pilule ne me convenait pas. Après plusieurs mois, j’ai lu les effets secondaires et j’ai remarqué que j’en avais plusieurs, et que, sur le long terme, ça pouvait être néfaste. En effet, on s’ajoute une hormone, on change quelque chose de naturel en quelque chose de contrôlé, qui repose sur une simple pilule qui doit être prise tous les jours à la même heure. Alors j’en ai parlé autour de moi, j’ai décidé d’arrêter et ça a été la meilleure décision que j’ai pu prendre, parce que je me sens bien, mes cycles sont naturels, j’ai la chance de ne pas avoir de règles trop douloureuses ou abondantes et je me sens mieux. Je pense cependant reprendre un moyen de contraception, mais cette fois-ci en prenant le temps et en n’hésitant pas à arrêter s’il ne me convient pas. 

Il y a trop de pression sur les femmes, ce sont à elles de gérer la contraception, à elles de s’inquiéter si le préservatif craque ou si elles oublient un jour de pilule. Depuis la légalisation des moyens contraceptifs en 1967 en France, la femme seule est responsable du contrôle de sa fertilité.

Alors je pense que l’on devrait partager cette charge émotionnelle et physique qu’est de prendre un moyen de contraception. Nous devrions lever le tabou et en parler, avec notre partenaire, nos proches, d’autres femmes. Nous devrions échanger pour apprendre, se rassurer, se conseiller. 

Hinatea, le 7 octobre 2020

 

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