Akriti est une jeune femme du Népal. À 17 ans, elle est une féministe fortement engagée et est la première collaboratrice anglophone de Women of the Word.


Bonjour. Mon nom est Akriti Ghimire, j’ai 17 ans et je viens du Népal.  Je suis en 12e année [1] et j’étudie l’informatique. Je suis une adolescente ordinaire qui vit dans une petite maison avec sa famille de classe moyenne inférieure.

J’ai été victime d’intimidation toute ma vie, et ce, jusqu’à mon entrée en 11e année [2]. Je ne suis qu’une autre victime du patriarcat. Et quand je dis cela, je ne veux pas dire qu’on m’a menacée pour le simple fait que je suis une femme. En fait, j’ai eu plusieurs problèmes et on me traite différemment seulement parce que je suis une femme. Je ne peux pas travailler tard le soir. Je ne peux pas porter de vêtements courts. Je dois à tout prix me marier avant mes 25 ans, je ne peux pas faire autrement. La féminité a pour seul synonyme la maternité. Le viol, c’est la faute des femmes, et plus encore. On me menace de viol et d’autres choses dans ma boîte de courrier électronique, je ne peux même pas m’y sentir en sécurité.

J’ai plusieurs rêves, mais j’ignore si ce sont vraiment des rêves ou des désirs intérieurs de prouver à mes parents et à la société que les femmes peuvent tout faire. Je veux informer les gens du Népal sur le féminisme. Les féministes au Népal sont principalement inquiètes de l’équité et de l’égalité des chances. Au Népal, les femmes sont maltraitées dans tous les aspects de la société, un peu comme dans le passé du monde occidental. Que ce soit socialement, politiquement ou économiquement, on nous évite et on nous maltraite. Nous sommes destinées à faire des travaux domestiques seulement et ce ne sont pas seulement les gens mal éduqués qui ont cette façon de penser. Certaines personnes instruites le pensent également. Selon un recensement de 2011-2012, seulement 33,2 % des femmes travaillent pour le gouvernement et 80,4 % sont sur le marché du travail. Au Népal, être une femme est un cauchemar. Nous sommes privées de plusieurs opportunités de vie.

Chaque jour, je me vois bombardée de questions simplement parce que je crois que les filles et les garçons devraient être traités de manière égale. Les gens disent que c’est un cauchemar de vouloir dédier ma vie au féminisme, que je rêve trop grand ! Je veux être une activiste pour les femmes et pour les animaux. Je veux persuader les gens que les femmes et les hommes sont égaux. Que les menstruations sont normales. Les femmes sont traitées différemment chaque mois à cause de cela ! Je veux faire partie de ce changement nécessaire, tant dans ma famille que dans la société, la nation et le monde. Je veux changer l’opinion que la société a de nous, les femmes. Mes rêves ne correspondent pas aux rêves typiques des filles du Népal. Je veux visiter de nombreux pays. Je veux devenir le changement.

Merci.

 


 

Akriti, le 7 octobre 2020

 

[1] Québec : Secondaire 5/France : Seconde au lycée.

[2] Québec : Secondaire 4/France : 3e au collège.

Contenu traduit par Emilie Marcotte, avec l’aide de Chanelle Lavoie.

2 réponses pour “Akriti – le féminisme et les femmes au Népal”

  • Bonjour à toutes les femmes et hommes genrés qui me lisent à travers le monde par le biais de Women of the world.
    En premier lieu, je salue le travail de cette organisation, qui fait du genre et de l’égalité des chances entre hommes et femmes son cheval de bataille. je dois ici préciser que je suis Congolais, œuvrant en RDC dans le domaine de développement personnel et collectif et porteur des plusieurs projets pour la promotion des femmes en particulier et des jeunes en général.

    Le travail que vous accomplisse mérite un accompagnement jusqu’à ce que la femme trouve sa place dans le monde. ceux qui croient que le lit est sa place de choix, ils ont tort. la femme mérite mieux que ça, mais cela exige la participation des hommes et des femmes en tant qu’actrices de leur avenir.

    La promotion d’une masculinité positive, peut plus aider les humains à changer cette façon égoïste de voir la place de la femme dans sa communauté.

    Honoré BYUMANINE

    • Bonjour Honoré, merci de votre commentaire plein d’espoir. N’hésitez pas à parler de ce projet aux femmes que vous connaissez, leur participation sera vraiment bienvenue! Merci encore,
      Liv

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